Éloge de la vie sauvage

Rejetant la société consumériste du XIXe siècle, l’écrivain américain Henry David Thoreau est parti vivre en pleine forêt. Un milieu où l’homme devait, selon lui, apprendre à se suffire à lui-même.

Quand un Américain parle de nature, en général il ne tarde pas à dégainer Thoreau. L’essayiste du XIXe siècle est en effet incontournable sur ce sujet, qu’il a quasiment mis à la mode outre-Atlantique. Jusqu’à lui, la nature y était globalement perçue comme redoutable, quelque chose à mater au plus vite en se débarrassant des pumas, loups, Indiens, serpents à sonnette et autres nuisibles. Avec Henry David Thoreau, elle devient une entité presque mystique, le réceptacle de la beauté, voire du sublime, et surtout un environnement qui suffit à l’homme et où celui-ci devrait apprendre – comme Thoreau l’a fait lui-même – à se suffire. À 27 ans, en 1845, notre proto­écologiste a effet joint le geste à la parole et est allé se terrer pendant deux ans dans une cabane construite de ses mains, sur un terrain appartenant à son mentor, employeur et bienfaiteur, le poète Ralph Waldo Emerson. La cabane, aujourd’hui reconstituée sur un parking, dominait le petit étang de Walden, à proximité de Concord, dans le Massachusetts. Thoreau y employait ses journées à herboriser, chasser (pour se nourrir) et se plonger dans la contemplation des alentours. Le soir, il consignait par é...
LE LIVRE
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Walden ou la Vie dans les bois de Henry David Thoreau, Albin Michel, « Spiritualités vivantes », 2017

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