Gellner l’insolent
Publié dans le magazine Books n° 18, décembre 2010 - janvier 2011.
Même de son vivant, affirme son biographe, « très peu de personnes savaient quoi faire d’Ernest Gellner ».
Même de son vivant, affirme son biographe, « très peu de personnes savaient quoi faire d’Ernest Gellner ». Cet anthropologue de formation s’est aventuré avec aisance dans tant de domaines des sciences humaines – « je ne suis pas un âne, je n’ai pas de champ » – que sa pensée est inclassable. Malgré cet esprit universel, il n’est guère connu que pour ses travaux sur le nationalisme. Scott McLemee se réjouit dans The National que cette biographie – la première depuis la mort de Gellner en 1995 – offre enfin « un juste traitement de l’ensemble de son œuvre ». Permettant de rendre justice à ce personnage trop négligé de la vie intellectuelle du XXe siècle, l’un des représentants de cette « petite minorité à n’être jamais passée par une période marxiste », disait-il lui-même. Cela lui valut bien des inimitiés.