Ils s’appellent Viktor, Jakob, Michael, Andreas, Lasse, Nikolaj, Daniel… Il y a aussi Hannah, la seule femme du groupe, grande et élancée. Ils forment la 3e section du régiment danois des forces de l’Otan en Afghanistan. Leur première permission est dans quatre mois ; dans six, ils seront de retour dans leur Danemark natal, le pays du
hygge – cet ensemble de petits bonheurs quotidiens qui place ses habitants parmi les plus heureux de la planète.
La guerre, qui n’a jamais vraiment cessé sous ces latitudes, n’est pour eux qu’un épisode, une parenthèse dans leur vie d’enfants d’Internet, nourris aux jeux vidéo et aux jus multivitaminés. « Au Danemark, ils ont peaufiné leur bronzage tout l’été, et le soleil de la province de Helmand, d’une blancheur douloureuse, ne les gêne pas », écrit l’auteur.
À part cela, ces gamins ne connaissent rien à l’Afghanistan, encore moins aux talibans qu’ils sont censés combattre. Ils les appellent « les enturbannés ». Ou encore « les tali-bobs ». Ce qui n’empêche pas Hannah et ses camarades d’être persuadés qu’ils mènent une « bonne...