L’Asie, centre du monde

Articulé autour de l’irrésistible ascension de l’Occident, le récit traditionnel de l’histoire globale néglige le rôle joué par l’Orient dans la rencontre des civilisations. Un spécialiste d’Oxford renverse les perspectives.


©Granger NYC/Rue des Archives

Marchands sur la route de la soie (1575). C'est à partir des conquêtes d'Alexandre que s'ébauche ce grand axe d'échange entre Orient et Occident.

Avec sa « nouvelle histoire du monde », Peter Frankopan nous promène à travers deux mille ans d’histoire en un peu plus de 500 pages, et le voyage est souvent grisant. Car Frankopan renverse ici le ­récit traditionnel de l’histoire, qui gravite autour de la Grèce ­antique, de Rome et de l’irrésistible ascension de l’Europe. Rétif au « mantra du triomphe politique, culturel et moral de l’Occident », l’auteur tourne son regard vers l’Est, vers « une ­région à mi-chemin entre Orient et Occident, qui va en gros des rives orientales de la Méditerranée jusqu’à la mer Noire et à l’Himalaya ». Selon Frankopan, ce fut pour les civilisations un incubateur exceptionnel, qui n’a sans doute pas eu d’équivalent. Ce vaste pan de l’Asie donna naissance aux grandes religions – islam, christianisme, judaïsme, bouddhisme et hindouisme. Il vibrait non seulement au rythme du commerce de biens comme la soie, la fourrure, les épices, l’argent et les êtres humains – l’esclavage joua aussi son vilain rôle –, mais encore des échanges intellectuels et culturels. (C’est aussi là qu’est apparue la peste bubonique, qui ravagea l’Asie et l’Europe ...
LE LIVRE
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Les routes de la soie. Une nouvelle histoire du monde de Peter Frankopan, Bloomsbury Publishing, 2015

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