La fin d’une mauvaise réputation

Neandertal a longtemps régné sur l’Eurasie, résistant à plusieurs périodes glaciaires. Loin d’être l’humain archaïque que l’on croyait, la science a récemment découvert en lui un artisan sophistiqué et un chasseur émérite, capable en outre de pensée symbolique. Il a pourtant disparu il y a environ 30 000 ans, acculé sans doute par un Homo sapiens au cerveau plus performant. Mais il ne s’est pas éteint tout à fait. Les dernières recherches le révèlent : les deux espèces se sont métissées et nous avons tous en nous des gènes de Neandertal.

L’identité humaine se révèle plus compliquée que vous ne l’imaginez – bien que vous la jugiez sans nul doute déjà passablement compliquée. Nous portons notre histoire évolutionnaire dans notre génome, une histoire pour le moins mélangée. Ces dernières années, une série d’études scientifiques sur l’ADN ancien – en l’occurrence, de l’ADN extrait d’os de néandertaliens – a jeté une lumière étonnamment nouvelle sur plusieurs vieilles questions. Qu’est-il arrivé aux néandertaliens, qui semblent avoir disparu de leurs dernières enclaves européennes voici environ 30 000 ans ? Que nous est-il arrivé à nous, à peu près à la même époque, pour que nous nous mettions à produire des peintures magnifiques sur les murs de grottes ? [Lire « L’enfance de l’art ? », ci-dessous] À mettre au point de nouvelles méthodes de ...

LE LIVRE
LE LIVRE

Neandertal. À la recherche des génomes perdus de Svante Pääbo, Des liens qui libèrent, 2015

SUR LE MÊME THÈME

Dossier L’ère du traumatisme
Dossier La nouvelle guerre froide
Dossier La nouvelle Inquisition

Aussi dans
ce numéro de Books