Dans ce livre publié voici cinq ans en France, Caroline Fourest développe la thèse que Tariq Ramadan, le prédicateur suisse, pratique le double langage : l’un est destiné à amadouer les gogos ; l’autre, moins connu, bat le tambour d’un fondamentalisme radical dont le but ultime est la prise du pouvoir par les islamistes en Europe. Spécialiste de la littérature moyen-orientale et maghrébine, Ziad Elmarfasy, de l’université de York, procède à une démolition en règle de ce livre dans le
Times Literay Supplement. Il reconnaît que la Française présente des « éléments troublants », mais pour l’essentiel ridiculise ses arguments et une démarche intellectuelle qu’il juge proche de la paranoïa. Elle « se voit en une Jeanne d’Arc de la laïcité » face au nouvel envahisseur. Il se demande aussi pourquoi ce livre est traduit aujourd’hui en anglais, sans même que les erreurs factuelles relevées lors de sa parution en France aient été corrigées.
Caroline Fourest, Brother Tariq, Social Affairs Unit, 2009 (Frère Tariq, Grasset, 2004).