La mortelle décennie des cartels

En 2010, la ville mexicaine de Juarez est devenue la capitale mondiale du meurtre : 3 000 personnes y ont été tuées. C’est plus qu’à Mogadiscio, en Somalie, ou qu’au Cap, en Afrique du Sud, nous apprend Ioan Grillo dans El Narco. Ce journaliste britannique installé à Mexico, l’un des rares à avoir encore le courage d’enquêter sur les cartels, s’interroge sur leur essor sanglant au cours de la dernière décennie (34 000 morts entre décembre 2006 et décembre 2010). « Cette expansion est due en partie à la répression, soutenue par les États-Unis, de l’industrie de la cocaïne en Colombie, phénomène décrit comme la “théorie du ballon” : si vous exercez une pression sur le trafic dans une zone, il gonfle ailleurs. Mais Grillo croit aussi que la chute, en 2000, du PRI (le Parti révolutionnaire institutionnel, qui a gouverné le Mexique pendant soixante-dix ans) a mené au même genre de...