La plume et son toit

Une maison peut se lire comme une œuvre. Soit parce qu’un écrivain s’y est mis lui-même en scène la réussite venue, tels Alexandre Dumas au château de Monte-Cristo à Port-Marly, Edmond Rostand dans la fantasmagorie basque d’Arnaga ou Gabriele D’Annunzio dans cette pyrotechnie d’égotisme qu’est le Vittoriale degli Italiani, au-dessus du lac de Garde. Soit parce que la maison et la plume qui y travaille ne font qu’un, comme George Sand et Nohant, où l’on croit encore l’entendre rire, pester, aimer. Soit pour toutes ces raisons à la fois, comme l’extraordinaire ­musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk dans le vieil Istanbul, tout ensemble le décor d’un roman et sa représentation physique. Pourtant, un écrivain n’a en principe besoin que d’« une chambre à soi», c’est-à-dire d’un lieu où il soit seul avec son écriture (Virginia Woolf, Roger Grenier). À peine lui faut-il ­aussi une table – ou un lit pour les « écrivains horizontaux » comme Truman Capote ou Marcel Proust. Certains préfèrent écrire debout (Churchill, Érasme), sur un bidet (Vladimir Nabokov), sur une ...

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