La vie est un sport de combat

L’énorme et chaotique autobiographie du Norvégien Karl Ove Knausgaard nous fascine parce qu’elle reproduit la pulsation même de la vie.


©Martin Lengemann/LAIF/REA

Lorsqu'il est enfant, Karl Ove pense sans cesse à la façon dont il peut éviter la colère de son père. Adulte, il se bat pour écrire sur elle.

Le troisième volume de Mon combat, le roman autobiographique de 3 600 pages du Norvégien Karl Ove Knausgaard, est publié ces jours-ci. On ne saurait exagérer l’étrangeté du succès rencontré par ce livre. Les six tomes de Mon combat racontent, avec une minutie qui en devient hypnotique, des épisodes tirés de l’existence de Knausgaard. Il n’y a pas d’intrigue à proprement parler, à moins de considérer que la vie en est une. Pourtant, en Norvège, le neuvième de la population a acheté l’ouvrage. Et, à mesure que les traductions se sont multipliées, les lecteurs du monde entier sont tombés amoureux de l’auteur. Une part non négligeable de son attrait vient de ce qu’il a laissé beaucoup de noms et de détails tels quels ; il suffit de faire une recherche Google images pour voir la plupart des personnes dont il parle. Mais on ne saurait réduire cet attrait au plaisir du commérage. Peut-être parce qu’il est si candide et ouvert, Knausgaard a fait de ses Mémoires une propriété collective. Il encourage les lecteurs à regarder en eux pour ...
LE LIVRE
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Jeune homme (Mon combat, tome 3) de Karl Ove Knausgaard, Denoël, 2016

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