Le rêve hollywoodien de Pyongyang

Comment un couple de stars du cinéma sud-coréen a été contraint de se mettre au service du dictateur Kim Jong-il.

Lénine l’avait dit : « De tous les arts, le cinéma est pour nous le plus important. » La dynastie nord-coréenne des Kim l’a pris au mot. Le grand-père, Kim Il-sung, a consacré une partie des cent volumes de ses œuvres complètes au septième art ; le petit-fils, Kim Jong-un, s’en est pris récemment à Sony Pictures pour avoir produit un film « irrespectueux » ; quant au fils, Kim Jong-il, sur le trône de 1994 à 2011, il a non seulement écrit un énorme traité de cinéma, manié la caméra – et nombre d’actrices –, mais il a même propulsé le septième art à un niveau politico-métaphysique. Il a mis en scène la divinisation de son propre père, et transformé son pays « en un spectacle grotesque, écrit et produit par lui », note Paul Fischer dans le Guardian. Le cinéma nord-coréen était, dans les années 1970, d’un niveau pathétique. Pour y remédier, Kim Jong-il trouve un moyen original : enlever un couple mythique du cinéma sud-coréen, la belle actrice Choi Eun-hee et son (ex)mari, le réalisateur Shin Sang-ok. Les anciens époux sont attirés à Hong ...
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Une superproduction de Kim Jong-il de Paul Fischer, Flammarion, 2015

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