Leçons d’hygiène d’un caféinomane

Alcool, sucre, thé, café, tabac… Dans un court essai, Balzac s’intéresse à ces substances et met en garde contre leur abus dans un jargon pseudoscientifique assez cocasse.

Tremble, Starbucks ! ­Voici Balzac qui part en guerre, sur ton territoire natal, contre le café, le thé et le cacao – et, accessoirement, l’eau-de-vie et le tabac. Vient en effet de paraître aux États-Unis la première traduction du Traité des excitants modernes, dont la vigoureuse dénonciation est saluée par Melanie Rehak dans le magazine Bookforum: « En ces temps troublés, toute aide est bonne à prendre. » C’est une drôle de guerre pourtant que livre Balzac hygiéniste, et avec de drôles de moyens. Il s’appuie en effet sur une expérience « scientifique » du gouvernement anglais qui a donné à trois condamnés à mort le choix entre la pendaison immédiate, ou la vie sauve à la condition de consommer exclusivement l’une de ces trois substances, chocolat, café ou thé. Résultat des courses : « L’homme au chocolat est mort dans un effroyable état de pourriture, dévoré par les vers. Ses membres sont tombés un à un, comme ceux de la monarchie espagnole. L’homme au café est mort brûlé, comme si le feu de Gomorrhe l’eût calciné. On aurait pu en faire de la ...
LE LIVRE
LE LIVRE

Traité des excitants modernes de Honoré de Balzac, Actes Sud, « Babel », 2013 (la première édition date de 1839)

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