La Légion d’honneur de Houellebecq

L’écrivain a été fait chevalier de la Légion d’honneur le 1er janvier. Comment pourra-t-il contribuer au rayonnement de la culture de la France alors qu’il affirme l’entendre agoniser ?


© Philippe Matsas / Flammarion

Michel Houellebecq garde ses distances avec le Rassemblement national. Mais, en 2017, la lecture de Soumission a été imposée par le parti de Marine Le Pen aux militants qui participaient à son université d’été.

Avec la publication de son nouveau livre, Sérotonine, Michel Houellebecq conforte sa réputation de prophète de malheur. En 2001, son roman Plateforme, qui s’achève sur un attentat islamiste dans une station balnéaire thaïlandaise, est paru quelques semaines avant les attentats du 11-Septembre. En 2015, la publication de Soumission, qui évoque l’arrivée au pouvoir d’un parti islamiste en France, a coïncidé avec le sanglant atten­tat perpétré contre la rédaction de Charlie Hebdo. Avec Sérotonine, l’écrivain français le plus connu depuis Albert Camus et Simone de Beauvoir livre de nouveau un best-seller qui fait l’admiration de la critique. Mais ce n’est pas tout. Houellebecq semble avoir une fois de plus engagé l’air du temps pour faire la publicité de son livre, anticipant cette fois le mouvement des gilets jaunes. Bien que le romancier n’ait pas, contrairement à d’autres figures de la droite, pris fait et cause pour le mouvement, il passe pour en être le « prophète »(1). Ce lien renforce son statut d’« icône de l’extrême droite » en France, pour ...
LE LIVRE
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Sérotonine de Michel Houellebecq, Flammarion, 2019

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