Mauvignier sur les traces de Primo Levi

Le parallèle s’impose entre le message éthique du récit de Laurent Mauvignier et le combat de Primo Levi pour faire vivre la mémoire de l’horreur humaine.

Dans ses interviews, Primo Levi avait l’air d’une personne aimable. Un homme réservé, qui choisissait ses mots avec soin avant de les prononcer avec délicatesse, des mots arrachés l’un après l’autre à un long silence intérieur. Bon nombre de ces entretiens sont accessibles, et méritent d’être exhumés et visionnés. Ils sont enfouis au beau milieu du fatras encyclopédique de YouTube, où tout est mélangé : le comique télévisé du moment, la pub pour le dernier iPad, le clip de Springsteen, les charges de la police dans le val de Suse, Carmelo Bene lisant Dante, les spectateurs du festival de chanson de San Remo qui s’insurgent parce qu’un incident technique les empêche de voter pour les candidats en lice. Et, là-dedans, pour peu qu’on fouille, on trouve aussi une interview dans laquelle Primo Levi évoque son expérience du camp racontée dans Si c’est un homme. On l’y voit appuyé contre une petite armoire métallique, dans son laboratoire. Il porte sa blouse de chimiste, sa cravate par-dessous, et tout en parlant il fixe le sol : « ...
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Ce que j’appelle oubli de Mauvignier sur les traces de Primo Levi, Minuit

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