Les Noirs sud-africains et la « black tax »
Publié dans le magazine Books n° 105, mars 2020. Par Amandine Meunier.
À la fin du lycée, Rufaro Samanga a été ravie d’apprendre qu’elle allait recevoir une bourse afin d’intégrer l’université de Witwatersrand à Johannesburg. Originaire d’un milieu modeste, la jeune fille s’imaginait pouvoir enfin dépenser un peu d’argent à sa guise. Son père venait de mourir laissant sa femme et ses enfants démunis. Mais sa grand-mère lui a expliqué ce qu’elle devait faire de sa bourse d’étude : « Tu vas en envoyer la moitié à ta mère. Il y a l’électricité à payer et il faut acheter de la nourriture ». « Ce n’était pas une demande, c’étaient des instructions, écrit Samanga sur le média en ligne OkayAfrica. Elle m’a sermonné chaque jour jusqu’à ce que je finisse par regretter d’avoir obtenu cette bourse. Voilà ce qu’est la "black tax". »
Partager ses revenus en famille
Une partie des Sud-Africains noirs partagent, de plus ou moins bon gré, leurs revenus avec leur famille élargie ou leur communauté moins bien lotie ...