Objets d’une mémoire traumatique

Bijoux, poèmes, étoffes, ustensiles de cuisine… Qu’emporter lorsqu’on doit fuir son foyer ? En Inde et au Pakistan, des rescapés de la partition de 1947 exhument leurs souvenirs d’exode.


© Aanchal Malhotra

La plasticienne Aanchal Malhotra a exposé en 2015 le fruit de son travail sur la mémoire matérielle de la Partition. Ici, sa grand-mère face à ses souvenirs.

Le premier ouvrage de la plasticienne et écrivaine Aanchal Malhotra ­signale par son succès une blessure mal refermée et peut-être une ­mémoire en voie de libération : celle de la Partition. En Inde comme au Pakistan, l’événement demeure traumatique pour la génération qui l’a vécu en 1947. « Pendant cinquante ans, lit-on dans The Asian ­Review of Books, les historiens indiens ont considéré 1947 comme une ­année “triomphale et tragique”. La fin de la domination britannique constituait le triomphe du mouvement de libération nationale ; la partition du sous-­continent entre l’Inde, le Pakistan oriental (qui deviendra le Bangladesh) et le Pakistan occidental était l’effet collatéral tragique de l’indépendance. Il a fallu près d’un demi-siècle pour que les Indiens prennent conscience de la chape de plomb qui pesait sur les émeutes dont ont été victimes des millions de personnes » (au total, jusqu’à 2 millions de morts et 14 millions de déplacés). Les massacres de masse, les viols et le vandalisme qu’avaient vécus les musulmans (côté indien), les hindous et les ...
LE LIVRE
LE LIVRE

Remnants of a Separation: A History of Partition Through Material Memory de Aanchal Malhotra, Harper Collins India, 2018

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