La traduction qui expropria les Palestiniens

Traduire, c’est trahir. Dans le cadre du mandat britannique en Palestine (1920-1947), ce fut aussi déposséder des habitants de leur terre. Une ONG palestinienne vient de rééditer un document de 1936 qui dénonce la « falsification délibérée » par les autorités britanniques des registres de propriété établis en Palestine sous l’Empire ottoman. Au cours du processus de « traduction du droit de propriété des terres ottomanes » du turc vers l’anglais, puis vers l’arabe, des « erreurs » auraient permis de détourner une « grande partie » des terres appartenant aux habitants arabes pour « faciliter leur acquisition par les émigrants juifs », souligne le quotidien arabe de Jérusalem, Al-Quds. Des centaines de milliers de Palestiniens auraient ainsi été spoliés. L’auteur de cette étude, le père Philippe Telephaque de Legale, un prêtre italien, s’est employé à comparer le code foncier ottoman de 1857, qui distinguait les types de propriété, et sa traduction en anglais en 1927 par R.C Tute. Il dénonce la manipulation linguistique très simple qui aurait permis de confondre les terres appartenant aux individus, Miri, avec celles appartenant à l’État, Amiri. ...
LE LIVRE
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Terres des individus et de l’État de Père Philippe Telephaque de Legale, Jerusalem Center for Legal Aid and Human Rights, 2010

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