Oublié : Les chevaliers de la bohème

« La bohème embrasse toute l’histoire de la culture occidentale, depuis Homère (le premier des bohémiens) jusqu’à Rimbaud qui avait “fini par trouver sacré le désordre de son esprit” », explique l’écrivain catalan Eloy Tizón. Dans la revue madrilène Revista de libros, il attire l’attention sur un roman français quelque peu oublié aujourd’hui, Scènes de la vie de bohème, qui connut en 1851 un grand succès de librairie. Le roman d’Henry Murger fut d’abord publié sous forme de feuilleton dans Le Corsaire, une feuille satirique de l’époque. « La bohème est l’apprentissage de la vie d’artiste : l’antichambre de l’Académie, de l’hôpital ou de la morgue », écrivait Murger. Selon Tizón, son roman contribua, autant – si ce n’est plus – que Balzac, à fonder le mythe de la bohème littéraire, seul mode d’existence capable à ses yeux de sublimer la misère de l’artiste. Car, loin de se réduire à une période historique bien déterminée, la bohème devient, selon l’écrivain catalan, « une sorte de maçonnerie, d’...

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