Persécutés, encore

À la fin des années 1960, la Pologne communiste mène une campagne antisémite qui pousse des milliers de juifs à l’exil. Agata Tuszýnska retrace leur parcours dans un récit choral.

Le répit fut de courte durée. Les quelque milliers de juifs qui vivaient encore en Pologne après 1945 ont vu leur monde s’écrouler à nouveau en 1968 : voyant en eux une « cinquième colonne », les ­jugeant déloyaux et de connivence avec Israël, le ­régime communiste lança cette année-là une campagne antisémite qui ­allait aboutir au départ de 13 000 à 15 000 d’entre eux.

L’armée, le Parti, les universités, les hôpitaux et l’intelligentsia furent particulièrement visés. Il s’agissait pour un régime fragilisé par la contestation étudiante de « purger l’appareil d’État, mais aussi de regagner du crédit auprès d’une partie de l’opinion sensible à la rhétorique polonaise », explique Adam Michnik, ancien opposant au régime et fondateur du quotidien Gazeta Wyborcza. Il aura fallu attendre cinquante ans pour que l’État polonais leur présente des excuses, en mars 2018.

C’est l’histoire de ces exilés que relate l’écrivaine polonaise Agata Tuszýnska ...

LE LIVRE
LE LIVRE

Affaires personnelles de Agata Tuszynska, traduit du polonais par Isabelle Jannès-Kalinowski, L’Antilope, 2020

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