Et, en plus, ils étaient corrompus…

Sous le régime nazi, la corruption a atteint des niveaux jamais vus dans l’histoire contemporaine. Un ouvrage décrit ce monde de parvenus et de profiteurs.


Après l’arrivée au pouvoir des nazis, en 1933, les Allemands ne tardèrent pas à attribuer au sigle du Parti national-socialiste (le NSDAP) une signification nouvelle : « Na, suchst Du auch ein Pöstchen ? » (« Alors comme ça, toi aussi tu cherches un poste ? ») C’est que, une fois Hitler installé à la chancellerie, « à peu près 100 000 cama­rades de son ­parti se retrouvèrent pourvus de postes au service de l’État », rapporte Ingo Bach dans Der Tagesspiegel. À en croire l’historien Frank Bajohr, ce fut tout simplement la plus grosse opération de favo­ritisme de l’histoire contemporaine. Dans son dernier ouvrage, il détaille la corruption qui caractérisa le régime nazi, une corruption qui atteignit des proportions gigan­tesques. « Ce n’est pas juste qu’elle était très répandue dans l’État nazi, elle était une caractéristique essentielle de ce système de domination », poursuit Bach. Avant 1933, les nazis n’avaient cessé de fustiger la déliquescence morale de la république de ­Weimar. Mais dès qu’ils eurent abattu le régime honni, ils n’eurent de cesse que de récompenser les innombrables « anciens combattants » qui ...
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Korruption ! Au cœur du système nazi de Frank Bajohr, Flammarion, 2017

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