En écrivant
Le Livre des cercles, l’écrivain égyptien Youssef Rakha avait une ambition à la fois très simple et démesurée : rattacher le roman arabe à la
world literature. Comme il l’explique dans un entretien à la revue
Music & Literature, il a tenté de répondre à la question : « Que signifie être musulman au début du IIIe millénaire ? » Son héros est, comme lui, journaliste. Il s’appelle Moustafa al-Shorbagi et vit au Caire. Il vient de se séparer de sa femme enceinte et raconte dans une série de lettres à un ami émigré à Londres les événements étranges qui viennent de changer sa vie : sa rencontre, en particulier, avec un homme qui se présente comme la réincarnation du dernier sultan ottoman.
Le Livre des cercles, tout en étant saturé de références au corpus littéraire arabe qu’un lecteur occidental aura du mal à reconnaître, entend néanmoins dialoguer avec les grands noms du roman contemporain. « Avec Eco à propos de la convergence entre le thriller et la théorie du complot, avec Murakami aussi à propos de la folie et ...