Surprenante actualité de Daumier

Qu’il s’agisse de la politique ou de l’argent, les lithographies du caricaturiste sont d’une troublante modernité. Mais pourquoi cette forme d’art a-t-elle quasiment disparu ?


Souvenirs du Congrès de la pais, par Honoré Daumier
Le département des arts graphiques de la Pinacothèque de Munich vient de faire une acquisition remarquable : plus de trois mille lithographies et trente gravures sur bois produites par Honoré Daumier entre 1833 et 1872, période de troubles politiques et sociaux, entre le règne de Louis-Philippe, le roi-citoyen, et la IIIe République. Si on les ajoute aux plus de sept cents lithographies que possédait déjà le musée, cela en fait la plus importante collection de ses gravures en Allemagne – où le caricaturiste français est souvent exposé – et bien peu d’autres collections pourraient rivaliser. Malgré leur popularité, on se borne souvent à trouver ces œuvres amusantes, et l’on passe à côté de leur signification politique explosive, à côté aussi de la perspicacité du physionomiste. Les gravures de Daumier reflètent une culture populaire critique aujourd’hui largement oubliée. À la veille de la révolution de juillet 1830, la police du régime de Charles X, voué à disparaître, confisqua les presses des journaux libéraux et radicaux. L’exigence de liberté formulée par les gazettes fut l’un des principaux motifs du soulèvement qui chassa du trône le dernier monarque Bourbon ...
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Monsieur Daumier, vos séries sont formidables ! de Surprenante actualité de Daumier, Munich

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