Tout s’effondre

Dans le dernier roman du Suisse Alain Claude Sulzer, il est question d’un monde qui s’effondre. Ce monde, c’est ­celui de son héros Stettler, qui ne s’est jamais marié, n’a ni ­enfants ni amis et ne vit que pour son travail : depuis des décennies (il a 58 ans), il décore les vitrines des Quatre Saisons, un grand magasin de Berne. Or un jeune étalagiste est embauché pour l’épauler, dont les idées audacieuses ne tardent pas à faire fureur et à l’éclipser. Nous sommes en 1968, et parallèlement se déroulent des événements qui remettent en cause l’ordre ancien. « On dit souvent que la révolution dévore ses enfants, mais elle détruit surtout ceux qui préféreraient continuer de vivre sans elle. Stettler est livré sans défense aux temps nouveaux. Il n’a rien à leur opposer, et la modernité rageuse va le recracher comme un être inutile », commente Roman Bucheli dans le quotidien ­zurichois Neue Zürcher Zeitung. Le tour de force de Sulzer consiste à faire pénétrer son lecteur dans la conscience de son protagoniste. « Il l’immerge ...

LE LIVRE
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Sous la lumière des vitrines de Alain Claude Sulzer, traduit de l’allemand par Johannes Honigmann, Actes Sud

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