Virginie Despentes, Zola rock’n’roll

Le réalisme cru de Virginie Despentes bouscule les lecteurs anglophones. Mais les critiques jugent son art romanesque proche de celui de la littérature victorienne.

Caissière de supermarché, employée du Minitel, critique de films porno et journaliste rock, en passant par la prostitution : le parcours de Virginie Despentes n’a rien de conventionnel. À 25 ans, elle publie son premier roman, le très sulfureux Baise-moi, qui trouvera un certain écho dans les milieux underground. Dans King Kong Théorie, un texte à mi-chemin entre le manifeste et l’autobiographie, elle tient un discours féministe radical sur le viol, les compromissions de la vie domestique et la prostitution. Si ses premiers ouvrages lui ont valu la réputation d’auteure trash ­emblématique de la contre-culture, la trilogie des Vernon ­Subutex l’a révélée à un public plus large. Dans son deuxième volet, Despentes relate la ­déchéance de Vernon, un disquaire parisien que l’avènement du numérique oblige à mettre la clé sous la porte (il rebondira par la suite). Phénomène de librairie en France, la série Vernon Subutex s’exporte chez nos voisins anglophones : la traduction anglaise du deuxième volet est parue à l’été 2018 au Royaume-Uni. Jusqu’à récemment, les livres de Virginie Despentes parus à l’é...
LE LIVRE
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Vernon Subutex 2 de Virginie Despentes, Le Livre de poche, 2016

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