Francophilies
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Le zoo des surréalistes

L’auteur du Singe nu était un zoologue mais aussi un peintre surréaliste. Il dresse un portrait croustillant d’un petit monde pour lequel le goût du scandale était un art de vivre.


© Bridgeman

Paris, 1921. Vernissage de l’exposition Max Ernst. Avec Philippe Soupault en haut de l’escabeau, Jacques Rigaut la tête en bas et André Breton à droite.

Grâce au surréalisme, Paris était encore dans l’entre-deux-guerres l’épicentre incontesté des séismes culturels et artistiques du moment. La plupart des surréalistes – les plasticiens du moins – n’étaient pas français. Mais c’est bien à ­Paris qu’André Breton et consorts avaient remplacé le dadaïsme zurichois, officiellement décédé en septembre 1922, par un nouveau mouvement appelé « surréalisme » (un terme dû à ­Picasso mais utilisé pour la première fois à l’écrit par Apollinaire). Et c’est à Paris qu’ils avaient procédé à leurs expérimentations en laissant libre cours à leurs pulsions, le surréalisme étant à la fois une expression artistique et une ­façon de vivre. Avec pour résultat des vies personnelles et des sexualités aussi fantastiques et transgressives que leurs œuvres. Le zoologue Desmond Morris, ­auteur à la fin des années 1960 des best-sellers Le Singe nu et Le Zoo humain, décrit cela avec d’autant plus de précision que, peintre lui-même, il appartenait à la branche anglaise du surréalisme (à 90 ans, il en est sans doute le dernier représentant). À en juger par la chronique que fait Desmond Morris de la construction d’un ...
LE LIVRE
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The Lives of the Surrealists de Desmond Morris, Thames & Hudson, 2018

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