Crime sans châtiment

Ils se prenaient pour des bienfaiteurs de l’humanité ; ils ont causé la plus grave crise sanitaire qu’aient connue les États-Unis. Un ouvrage magistral retrace l’ascension et la chute des Sackler.


Menée par la photographe Nan Goldin, anciennement accro aux antidouleurs, l’organisation Pain milite pour inciter les institutions culturelles à prendre leurs distances avec la famille Sackler. Comme ici, le 1er juillet 2019, lors d’une action organisée devant Le Louvre pour réclamer que l’« aile Sackler » soit débaptisée. © Denis Allard / REA

Le lecteur qui a eu l’occa­sion d’arpenter avant 2019 l’une des sections les plus spectaculaires du Louvre, celle des Antiquités orientales, aura peut-être remarqué qu’une douzaine de salles se trouvaient alors dans l’« aile Sackler ». S’il y retournait aujourd’hui, il pourrait toujours y admirer les figurines chypro-­archaïques ou le chapiteau du palais de Darius Ier ; il ne verrait plus le nom Sackler sur les panneaux. Il en irait de même au Metropolitan Museum of Art de New York, où l’aile Sackler en imposait davantage encore puisque s’y dressait le fameux temple d’Isis de Dendour, l’un des fleurons du musée. Elle a été débaptisée en 2021. En mars 2022, ce fut au tour du British Museum d’annoncer qu’il allait se « désackleriser » : sur son site, les salles Raymond et Beverly Sackler s’appellent désormais « salles A et B ». Avant cela, les Serpentine Galleries et la Tate Modern avaient elles aussi effacé toute trace de leurs liens avec la famille Sackler. Idem dans le monde universitaire, ...

LE LIVRE
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L’Empire de la douleur de Patrick Radden Keefe, Belfond, 2022

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