Illusions d’optique

Malgré l’impression que nous avons de travailler plus, le nombre d’heures effectuées chaque semaine n’a pas beaucoup changé. Sauf pour les parents célibataires et les plus qualifiés.


©Hollandse Hooogte/Bas Beentjes/Plainpicture

Les parents célibataires qui travaillent (le plus souvent des femmes) font partie des groupes qui ont subi une augmentation bien réelle du temps de travail global.

Toutes les études le montrent : nous avons le sentiment d’être plus stressés qu’avant. Par exemple, la proportion d’Américains qui se disent « sans cesse » débordés est passée de 24 % en 1965 à 34 % en 2004. Mais ce sentiment ne correspond pas forcément à la réalité appréhendée par les chercheurs. « Aucun indicateur n’atteste que les salariés sont plus stressés », déclarait récemment le sociologue John Robinson à Helen Pearson, de la revue Nature. John ­Robinson est ce chercheur de l’université du Maryland évoqué par Elizabeth Kolbert, qui exploite les données des carnets d’emploi du temps. De fait, conclut Helen Pearson au terme d’une enquête auprès des spécialistes du ­sujet, quand on cumule travail rému­néré et travail non rémunéré, le nombre d’heures effectuées chaque semaine « n’a pas beaucoup changé depuis les années 1980 dans la plupart des pays du monde développé ». (1) L’exploitation des carnets personnels d’emploi du temps remonte à 1961, quand la BBC a appelé les membres d’un échantillon représentatif d’auditeurs et de té...

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