La Crimée n’est pas une fiction

Axionov est mort en 2009, avant d’avoir vu se réaliser ce qu’il avait anticipé dans son roman de 1979 : la mainmise de Moscou sur la Crimée, à la demande des citoyens. Demande fortement sollicitée, cela va sans dire ; mais les chars russes sont accueillis par une foule en liesse. Dans son roman, écrit peu avant son expulsion vers les États-Unis, Axionov imagine qu’au lendemain de la révolution de 1917, les Russes blancs sont parvenus à prendre le contrôle de la Crimée, transformée en île pour les besoins de l’intrigue. Le territoire devient peu ou prou ce que Hong Kong a été par rapport à la Chine : un temple du capitalisme, avec des gratte-ciel, une presse libre et tutti quanti. C’est en réalité un roman très sophistiqué, rappelle le romancier Michael Idov sur le site du New Yorker, et qui mérite d’être relu ou lu aujourd’hui. La satire de la société soviétique et des dirigeants de l’URSS est féroce. L’annexion de la Crimée est en partie une métaphore de l’invasion de l’Afghanistan, mais pas seulement. Les Criméens qui, dans le ...
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L’Île de Crimée de La Crimée n’est pas une fiction, Gallimard

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