La face sombre de l’antiterrorisme indien
Publié dans le magazine Books n° 63, mars 2015.
« Des enquêteurs qui torturent ; des médecins complices ; des pseudoscientifiques avec leurs douteux sérums de vérité ; des juges qui ignorent les stigmates de la torture ; des médias qui portent sur leurs frêles épaules la charge de la sécurité nationale. » Telle est, selon l’hebdomadaire Tehelka, la situation révoltante que décrit Manisha Sethi dans son enquête sur les dérives de l’antiterrorisme en Inde. Musulmane, enseignante à l’université islamique de New Delhi, la jeune femme fait, de l’avis des commentateurs, œuvre utile. « Dans les démocraties occidentales, les mises en récit du terrorisme, des guerres et de la contre-insurrection finissent (avec quelques années de recul) par être interrogés d’une façon ou d’une autre […]. Mais en Inde, où l’idée de patriotisme et de nationalisme demeure relativement fragile, on ne pose pas de question », souligne Saba Naqvi ...