L’Anglais qui éclipse Voltaire

L’un incarne les Lumières dans nos esprits, l’autre est quasiment inconnu en France. Les deux hommes ne s’aimaient d’ailleurs pas. Il existe pourtant de troublantes ressemblances entre le Candide de Voltaire et le Rasselas de Samuel Johnson, philosophes également épris de liberté mais pessimistes, obsédés par la question du mal. Restent deux livres bien différents, dont l’un a mieux vieilli que l’autre.

Deux des contes philosophiques les plus célèbres des littératures française et anglaise, Candide de Voltaire et Rasselas de Johnson, sont parus la même année, en 1759. Ils ont parfois été publiés dans un même volume mais Candide a toujours été le plus populaire, même en Angleterre. Si Candide n’a cessé d’être disponible outre-Manche, cela n’a pas toujours été le cas de Rasselas en France, qui est parfois demeuré introuvable pendant de longues périodes. Ainsi, le livre n’a pas été réédité entre les années 1920 et les années 1990. Johnson et Voltaire ne s’appréciaient pas. Voltaire qualifia Johnson de superstitious dog (en anglais) et Johnson, quand on lui demanda qui, de Voltaire et de Rousseau, était le plus mauvais homme, refusa de se prononcer, expliquant que, du point de vue de la morale, c’était du pareil au même. Mais il ne faudrait pas prendre cet antagonisme pour un désaccord. De fait, Johnson avait bien plus en commun avec Voltaire qu’on pourrait a priori le penser ou qu’...
LE LIVRE
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Histoire de Rasselas, prince d’Abyssinie de L’Anglais qui éclipse Voltaire, Desjonquères

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