Paris n’était pas une fête

Le titre français du livre d’Hemingway que les Parisiens se sont arraché après les attentats de novembre est parfaitement trompeur.


Ernest Hemingway, Paris, 1924.
L’explosion des ventes de Paris est une fête, d’Ernest Hemingway, après les ­attentats de novembre repose sur un malentendu. Pendant la ­période couverte par ces ­Mémoires, entre 1922 et 1925, Hemingway n’est pas si souvent que ça à Paris. À la première opportunité, il file avec sa jeune épouse pour de longs séjours dans les Alpes, sur la côte ou à Pampelune. Et, comme correspondant du Toronto Star en Europe, il part couvrir les conférences internationales ou faire des enquêtes de terrain. À vrai dire, il ne s’intéresse pas beaucoup à la France ni aux Français. Il baragouine tout juste la langue. Les autochtones qui ­apparaissent dans son ouvrage ne sont que des figurants. Le jeune auteur est davantage absor­bé par la communauté des expatriés anglo-saxons qui grouillent à Montparnasse. Il l’admet : « Hors de Paris, peut-être pourrais-je écrire sur ­Paris, comme à Paris j’écris sur le ­Michigan. » À part la Seine et la statue du maréchal Ney ­devant La Closerie des lilas, il n’y a guère que le climat qu’il juge digne de notations, pas très alléchantes d’ailleurs. (Le ...
LE LIVRE
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Paris est une fête de Ernest Hemingway, Folio Gallimard

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