Conversation : « Le refus de la souffrance est la trace de Dieu »

Deux Mexicains, un écrivain athée et un philosophe catholique, tentent de trouver un terrain d’entente sur la pire des questions : le sens ou l’absurdité de la souffrance. Ils se rejoignent sur un point : avec ou sans Dieu, l’aspiration à des valeurs communes.

Mon cher Hector,

J’aimerais commencer cette conversation par une affirmation simple à l’extrême et qui, me semble-t-il, n’a pas besoin d’être réfutée : mon pessimisme est dépourvu de justifications rationnelles et compréhensibles. Je veux dire par là que je ne considère pas les arguments logiques, historiques et psychologiques comme des moyens convaincants pour transmettre mon pessimisme. De même éveillent mes soupçons ceux qui tentent de me faire partager l’idée de Dieu alors qu’il est évident que si je ne partage pas leur foi, leurs explications resteront toujours relatives.

Il serait moins ambitieux de réfléchir sur la possibilité de survivre dans un monde sans Dieu, aujourd’hui où l’on voit clairement décliner l’influence des religions athées ou civiles (1). L’angoisse ou la souffrance provoquée par l’absence d’une autorité divine ...

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