Pompadour et Luxemburg

Hormis le fait qu’elles étaient toutes deux des femmes, on voit mal ce qui peut rapprocher la marquise de Pompadour, favo­rite de Louis XV, de Rosa Luxemburg, égérie et martyre de la révolte spartakiste.
Dans le Zeit, Jens Jessen hasarde pourtant une comparaison : toutes deux furent des bêtes politiques. C’est évident pour Rosa Luxemburg. Pour la marquise, Jessen rappelle que les maîtresses officielles des rois de France ne se contentaient pas de partager leur lit : « elles étaient des conseillères influentes, parfois les seules en qui le monarque se fiait ».
Ainsi peut-on tout à fait considérer que la Pompadour, qui orienta de façon décisive la diplomatie française, occupa le poste de ministre officieux des Affaires étrangères.
Autre point commun entre la marquise et la révolutionnaire : toutes deux durent surmonter de sérieux handicaps de départ. La première était née Jeanne-Antoinette Poisson et, roturière, dut s’imposer au sein de la haute aristocratie de Versailles. La seconde, juive polonaise, s’imposa, elle, au sein d’un parti social-démocrate allemand très masculin, nationaliste et ...

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Correspondance de Pompadour et Luxemburg, Cambridge University Press

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