Mère célibataire et fière de l’être
Publié dans le magazine Books n° 24, juillet-août 2011.
Lassées d’attendre en vain le prince charmant, certaines femmes choisissent d’adopter ou de concevoir un enfant en dehors de toute relation de couple. La sociologue Rosanna Hertz s’est penchée sur le cas d’une soixantaine d’entre elles.
Lassées d’attendre en vain le prince charmant, certaines femmes choisissent d’adopter ou de concevoir un enfant en dehors de toute relation de couple. La sociologue Rosanna Hertz s’est penchée sur le cas d’une soixantaine d’entre elles.
À la différence de la plupart des mères célibataires, ces volontaires – Américaines homo et hétérosexuelles issues d’un milieu favorisé – ne vivent pas la monoparentalité comme une épreuve. Leur solitude est d’ailleurs toute relative : « Contrairement à certaines idées reçues, lit-on dans le Times Literary Supplement, toutes sont désireuses d’associer un homme à la vie de leur enfant » – qu’il s’agisse d’un amant, d’un frère, ou même du donneur de sperme, s’il est connu.
Dès avant la naissance ou l’adoption, elles mettent parfois au point avec l’élu les modalités d’une « parentalité transactionnelle », selon l’expression de Rosanna Hertz. Ce faisant, la mère célibataire « jette les bases d’un nouveau modèle familial ». Et démontre que « la monoparentalité n’est pas, en soi, nocive pour l’enfant. Seules le sont la pauvreté et la fragilité des liens familiaux ».