Trois femmes puissantes

Sun Yat-sen, le fondateur de la République de Chine, courtisa l’aînée et épousa la cadette. Tchang Kaï-chek, son successeur, jeta son dévolu sur la benjamine. Une triple biographie retrace le destin hors du commun des sœurs Song.


Ailing (au centre), Meiling (à gauche) et Qingling Song (à droite). Les Chinois se plaisent à dire que l’aînée aimait l’argent, la benjamine le pouvoir et la cadette son pays.

Être une femme en Chine, l’une des sociétés les plus patrilinéaires de la planète, n’est pas nécessairement une partie de plaisir. Mais y être une femme de pouvoir (ou supposée telle), c’est la quasi-assurance de jouir d’une réputation posthume atroce.
« L’Empereur a cherché pour ses plaisirs/ une beauté à ruiner son empire »1.
Les premiers vers du Chant des regrets éternels, l’un des poèmes les plus justement célèbres de la littérature chinoise, résument assez bien cette idée devenue un lieu commun : en Chine, pour celui qui gouverne, une femme trop influente représente un danger sournois. Elle est celle par qui les catastrophes arrivent.
Dans le poème, qui évoque des faits bien réels, la catastrophe en question, c’est la révolte d’An Lushan, qui, au milieu du viiie siècle, sous la dynastie Tang, aurait fait 36 millions de morts (les deux tiers de la popu­lation chinoise d’alors). Yang Guifei, l’une des « quatre beautés de la Chine antique » et favorite de l’empereur Xuanzong, ...

LE LIVRE
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Les Sœurs Song. Trois femmes de pouvoir dans la Chine du XXe siècle de Jung Chang, Payot, 2021

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