Tous les auteurs débutants ne peuvent pas se vanter de susciter l’intérêt de V. S. Naipaul. L’Indien Aatish Taseer est de ceux-là : en 2008, ses Mémoires* avaient fait de lui, aux yeux du Prix Nobel, « un jeune écrivain à surveiller ». C’est dire les espoirs fondés sur son premier roman,
The Temple-Goers. « Taseer est à la hauteur », se réjouit Andrew Robinson dans le quotidien britannique
The Independent.
Dans ses Mémoires, ce fils d’une célèbre journaliste sikhe indienne et d’un homme politique musulman pakistanais (dont il ne fit la connaissance qu’à l’âge adulte) explorait son identité déchirée, entre héritage islamique et influences occidentales. Cette fois, il peint le sentiment d’étrangeté qui s’empare d’un narrateur portant le même nom que l’auteur, parti comme lui vivre plusieurs années à l’étranger, quand il retrouve sa ville, Delhi, métamorphosée.
The Temple-Goers s’enracine dans un décor en mouvement : celui des « classes, des castes et des territoires religieux de la bourgeoisie de Delhi », explique David ...