En 2015, la Chine a annoncé la fin d’une politique dont les conséquences démographiques sont sans équivalent dans l’histoire de l’humanité, celle de l’enfant unique. Une mesure adoptée trente-cinq ans plus tôt. Sans ce système, selon les estimations, le pays compterait aujourd’hui 400 millions d’habitants de plus. Les structures familiales traditionnelles s’en sont trouvées bouleversées. Les mentalités aussi. La Chine a vu émerger une génération d’individus rendus « responsables non seulement d’eux-mêmes et de leurs aînés, mais aussi de tous les frères et sœurs qui ne sont pas nés afin qu’eux puissent vivre », résume Hilary Spurling dans le
Spectator. C’est à cette génération de « petits empereurs » que Xinran, une journaliste chinoise émigrée en Grande-Bretagne, consacre son dernier ouvrage. Il s’ouvre sur un jeune Chinois qui, à 21 ans, ne sait pas ouvrir sa propre valise… Le résultat d’une enfance surprotégée. D’autres n’avaient pas le droit de toucher à un couteau ou d’entrer dans une cuisine. Certains ne pouvaient sortir de chez eux, de crainte d’un...