Un cas d’« afroptimisme »
Publié dans le magazine Books n° 55, juin 2014.
Vantant les vertus du secteur informel, une journaliste invite, un peu naïvement, à changer notre regard sur le continent noir.
« La méprise des étrangers à propos de l’Afrique remonte à bien avant le Christ. Hérodote considérait qu’il n’y avait rien au-delà du Nil. » Volontairement anachronique, cette remarque du Boston Globe fait écho au livre d’une journaliste américano-nigériane, Dayo Olopade, pour qui la vision qu’a aujourd’hui l’Occident du continent est à peu près aussi fausse que celle d’Hérodote.
Selon elle, il y a deux Afrique : d’un côté, celle des États et des bailleurs qui les soutiennent ; de l’autre, celle de l’homme « ordinaire » et de l’économie informelle qu’il fait vivre. Consubstantielle à la première (elle se développe en réaction aux dysfonctionnements de l’État), la « seconde Afrique » d’Olopade est aussi la plus dynamique des deux.
The Bright Continent est une ode à cette Afrique, que les indicateurs macroé...