Verdun, ce terrible accident

Plus de 100 000 morts dans chaque camp, la bataille la plus longue de la Grande Guerre… Et tout cela pour rien ? Le lieu n’avait aucune importance stratégique. Les deux parties en ont fait un symbole, mais seulement au bout d’un certain temps.

Le 19 mars 2014, une bombe explosa sur un chantier, dans la ville belge d’Ypres, tuant deux ouvriers et en blessant deux autres. Un acte terroriste ? En un sens, mais pas de ceux que commettent les fanatiques animés par une religion ou une idéologie. Non, il s’agissait de cette terreur que des événements séculaires peuvent encore déclencher dans cette partie du monde : en percutant un obus enfoui dans le sol depuis la Première Guerre mondiale, deux ouvriers – un Turc et un Bulgare – ont rejoint le terrible décompte des victimes de l’après-guerre : dans la seule région d’Ypres, plus de 350 civils ont été tués depuis 1918 par des charges qui n’avaient pas explosé, et, près d’un siècle après, les polices belge et française récupèrent encore chaque année quelque 200 tonnes d’obus et de grenades. Pour les ouvriers et les touristes étrangers, sans parler de la population locale, la guerre n’est pas encore finie. Elle n’est pas non plus finie pour les historiens, comme le révèle le brillant ouvrage de Paul Jankowski, qui vient de paraître en anglais. ...
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Verdun de Verdun, ce terrible accident, Gallimard

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