Avant de remporter le Booker Prize,
Les Testaments a d’abord subi dans les pays anglophones « un embargo digne de Fort Knox », ironise Peter Kemp dans le quotidien britannique
The Times. Sans surprise, la suite très attendue de
La Servante écarlate trône depuis sa parution en tête des meilleures ventes des deux côtés de l’Atlantique.
Situé quinze ans plus tard, le nouveau roman de Margaret Atwood déjoue pourtant les attentes. À partir des témoignages fictifs d’Agnès (jeune fille de Gilead), de Daisy (alias Nicole, exfiltrée au Canada) et de la redoutable Tante Lydia, le roman offre selon
The Times une « comédie sardonique » au lieu du précédent « cauchemar claustrophobique ». Lors de sa parution, en 1985, remarque Michiko Kakutani dans The
New York Times, la dystopie puritaine de
La Servante écarlate semblait « très loin » de la réalité américaine. En 2019, alors que « le président tient des propos racistes » et que « des enfants (de migrants) sont arrachés à leurs parents », la romancière canadienne a changé de registre. ...