L’art de l’impossible

Traduire un poète comme Bonnefoy est un défi que seul un autre poète peut relever.

« Il était temps ! », s’exclame Beverley Bie Brahic dans The Guardian à propos de la traduction anglaise de L’Arrière-pays, d’Yves Bonnefoy. Cet enthousiasme anglo-saxon pour la poésie française fait toujours chaud aux cœurs que meurtrissent l’indifférence ou les sarcasmes réservés outre-Atlantique et outre-Manche à notre littérature contemporaine (1). Mais pourquoi donc avoir attendu quarante ans pour lire Bonnefoy en anglais ?

Certes, le prolixe Tourangeau, âgé de 90 ans, est un poète majeur ; et L’Arrière-pays, comme le proclame avec exaltation Nicole Zdeb dans The Quarterly Conversation, « constitue l’expression visible d’un engagement spirituel et intellectuel d’une beauté sans pareille ». Le problème, c’est la traduction poétique – « l’art de l’impossible », selon l’Américain Robert Frost, « un baiser à travers un voile », pour l’Israélien Haïm Bialik, une gageure, ...

LE LIVRE
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L’Arrière-pays de L’art de l’impossible, Gallimard

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